Appel en ligne

Atelier doctoral interdisciplinaire Méditerrannée 7 - 2022

Introduction à la candidature

Atelier doctoral interdisciplinaire

Ecole française de Rome – Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales

La Méditerranée : un laboratoire de l’histoire globale et des processus de globalisation

2022 : « La race et les sociétés occidentales. Perspectives historiques et interdisciplinaires»

Rome, École française de Rome, 17-21 octobre 2022

Réception des candidatures jusqu’au 15 juin 2022 à 17 h (heure de Rome)

 

Voici 70 ans, en 1952, paraissait le volume de Claude Lévi-Strauss, Race et histoire, écrit à la demande de l’UNESCO – une institution internationale dont la fondation au lendemain de la Seconde Guerre mondiale traduisait l’exigence d’en finir, sur le plan culturel et scientifique, avec toute barbarie commise au nom de la « race ». Quelques années plus tôt, l’accord de Londres du 8 août 1945 portant statut du Tribunal militaire international avait fixé dans le droit le « crime contre l’humanité », perpétré notamment pour des « motifs (…) raciaux ». Au même moment, mais à contre-courant, l’Afrique du Sud adoptait les lois d’apartheid systématisant la classification raciale de ses habitants, et l’eugénisme, visant à intervenir de façon volontariste sur le développement génétique des populations, continuait à séduire les élites médicales et politiques de nombreux pays, y compris démocratiques.

Le retour aujourd’hui de la catégorie de « race » – et la persistance des actes et comportements racistes – invite à poser la question de ses usages et significations au cours du temps. Doublement disqualifiée par la naturalisation des identités qu’elle implique et par les usages racistes auxquels elle s’est souvent prêtée, la notion de race peut-elle encore faire partie des outils d’analyse pour l’histoire et les sciences sociales ? Si oui, sous quelles conditions méthodologiques et selon quelles perspectives théoriques ? À partir de quelle chronologie et de quelle géographie ? Comment les idées raciales ont-elles pénétré le discours politique et influencé la culture des sociétés occidentales ?

Le séminaire propose de revenir sur la constitution de la race comme vecteur de la naturalisation des différences et des statuts sociaux, en l’inscrivant dans une longue durée des sociétés occidentales, et à partir d’analyses à la croisée des disciplines. Il invite à confronter des configurations historiques différentes pour saisir les logiques de production de telles naturalisations. L’objectif n’est pas de donner une réponse unique et univoque à ces questions complexes, mais d’y réfléchir et d’en discuter ensemble au cours de l’atelier et à travers une multiplicité de points de vue.

Parmi les pistes proposées, la première portera sur l’articulation de la race et du genre, notamment à travers la question de la procréation et de la manipulation du vivant, qui pose le problème de la « naturalité » des caractères et des hiérarchisations sociales. La deuxième abordera le rapport entre race et lignage, en se concentrant sur la question du sang et de la généalogie. En suivant l’indexation de la race à la couleur, on ouvrira une troisième piste, qui invite à interroger son lien historique avec l’essor de la traite atlantique, qui atteint son apogée dans la deuxième moitié du xviiie siècle. Une quatrième piste renverra aux problématiques de l’animalisation de l’humain, l’une des expressions les plus présentes dans le racisme ordinaire des sociétés contemporaines, mais dont les racines sont bien plus anciennes.

 

L’atelier est ouvert aux doctorants et aux étudiants de M2 de toutes disciplines et de toutes nationalités. Une attention particulière sera portée aux questions théoriques et de méthode, à la réflexion sur les sources et les documents à mobiliser et les échelles d’analyse. Des séances historiographiques et problématiques alterneront avec des ateliers centrés sur la présentation des travaux des étudiants. Les langues de travail sont le français, l’italien et l’anglais.

 

DOSSIER DE CANDIDATURE

Le dossier de candidature comprendra les deux pièces jointes suivantes à attacher directement au formulaire en ligne (format pdf) :

Champ « lettre de motivation » (un seul pdf) :

une lettre de motivation ;
un résumé (max. 4000 caractères) de l’intervention proposée ;
une lettre de recommandation écrite par un ou une titulaire dans l’enseignement supérieur et la recherche qui prendra soin de dater et signer la lettre et de faire explicitement référence au présent atelier.

Champ « CV » (un seul pdf) :

un curriculum vitae (max. 3 pages), accompagné d’une présentation des recherches en cours et d’un programme de travail. Il est important de préciser dans le cv les langues parlées et comprises.

Tous ces documents peuvent être rédigés en français, italien ou anglais.

 

La réception des dossiers s’achèvera le 15 juin 2022 à 17 h (heure de Rome).

? ATTENTION : L'envoi du dossier de candidature est définitif, il ne sera pas possible de revenir sur une candidature.

? ATTENTION : Pour éviter tout problème technique, veillez à ne pas déposer votre candidature au dernier moment.

 

Les candidats retenus sont tenus d’assister à l’ensemble des cours et ateliers.

Il sera demandé à chaque participant d’envoyer aux organisateurs, avant le 15 septembre 2022, 15.000 signes de présentation de leurs travaux comprenant une description de leur corpus de sources, en y joignant une bibliographie synthétique.

Les déjeuners et le logement seront assurés par l’École française de Rome et l’École des hautes études en sciences sociales. Les participantes et participants devront prendre en charge les frais du voyage à Rome.

 

Pour toute information, vous pouvez contacter Claire Challéat, assistante scientifique pour les époques moderne et contemporaine à l’École française de Rome, Piazza Farnese 67, 00186 Rome, secrmod@efrome.it

 

Comité scientifique : Laura Pettinaroli (EFR), Jean-Frédéric Schaub (EHESS), Silvia Sebastiani (EHESS).